Halloween à Monarch
“La vie est un Phénix qui renaît de ses larmes”
Philippe Bouin
Résumé :
Skylar ne veut pas passer l'Halloween qu'organise son lycée à Monarch. Elle se laisse néanmoins convaincre par son meilleur ami, ne s'attendant pas à quelques surprises. Une soirée qui promet d'être... flamboyante.
Idées en Vrac :
Je suis très contente de retrouver la plume de Marie-Janne Breton. Ses deux dernières nouvelles m’avaient un peu secoué et j’avais envie de relire son univers, son style. Je n’ai pas été déçue. Enfin surtout déstabilisée. Je m’explique. Avant de savoir que Halloween à Monarch était en fait une sorte de mise en bouche pour quelque chose de plus grand, je m’attendais à lire quelque chose, non pas de choquant, mais qui allait me retourner le cerveau. Comme Et Nous Étions damnés.
Le récit commence de manière calme, on découvre Tommy qui s’adresse à Skylar, l’héroïne principale, et déjà là on se pose la question de leurs relations :
“Tommy ramena l’affiche vers lui, une mine boudeuse sur le visage. La jeune femme était beaucoup trop cynique. Rien n’arrivait vraiment à l’amuser, et c’était quelque chose qui le peinait profondément, même s’il n’osait pas le lui dire.”
C’est son meilleur ami, et la jeune femme semble quand même très solitaire de base. Le fait qu’on connaisse de tels sentiments chez un personnage que l’on vient juste de rencontrer me semble louche. Bref, mon esprit est parti en cacahuète toute la soirée pour savoir si quelque chose était possible entre eux. Je pense d’ailleurs que je peux me gratter pour avoir une réponse tout de suite (et je n’en voudrais pas tant que je ne la vois pas dans le prochain texte de cet univers).
Un peu plus loin dans le texte, on en apprends un peu plus sur l’univers choisi par M-J. Breton et Skylar rencontre une autre personne. Mais on n’apprend pas du tout son nom, on ne sait pas ce qu’il lui est arrivé pour qu’il se retrouve à Monarch et pourquoi il est seul au milieu de ce lycée alors qu’il aurait pu rejoindre au moins un groupe d’énergumènes. Ça mets l’accent sur quelque chose dont on n’aura pas la réponse dans ce texte, à croire qu’il n’était là que pour titiller notre curiosité. J’avoue avoir quelque peu maudit l’autrice pour ça !
Venons en à Skylar. Cette protagoniste fait quand même très cliché de premier abord. Une nana solitaire qui n’a qu’un ami et ne se laisse pas approcher par les autres, qui joue la forte mais en fait est une fleur bleue. J’ai d’ailleurs faillit râler en lisant. Mais les explications données par la suite et ce qu’il se passe avec sa grand-mère la rends bien plus humaine et vraie. Le format de la nouvelle n’est toujours pas le meilleur moyen pour développer un personnage, mais grâce à quelques mots bien placés et le talent de M-J., la jeune femme se transforme assez vite sous nos yeux. J’ai faillit pleurer même lors d’une certaine scène.
J’aime beaucoup l’idée d’une société dans la société. Parce que Monarch est une ville bien à part et gare au premier humain qui s’y promène, sauf s’il souhaite se suicider de manière…. originale. Dans tous les cas, le statut social de la jeune femme dans cette ville me laisse un peu perplexe vis à vis de sa nature. Sans trop spoiler la fin, elle a quand même de sacré capacité et semble à même d’être mieux lotie avec sa grand-mère. Je n’arrive pas à comprendre comment elle peut se retrouver donc aussi isolée et apparemment aussi mal vue de beaucoup de monde. Les réponses se trouvent sans doute dans le passé de sa famille mais on n’y plonge pas lors de ce récit. Ce qui est très frustrant. Enfin pour moi.
Dans tous les cas, cette lecture fut très agréable et en lisant les commentaires en-dessous du texte, j’ai appris à ce moment là que ce texte était juste introductif. Quelle ne fut pas ma joie de le savoir ! Parce que j’ai trouvé un vrai potentiel à cet univers et en la protagoniste. Les premières nouvelles lues de M-J. Breton, j’avais eu l’impression qu’elle aurait pu aller plus loin. Le format de la nouvelle lui va bien, mais j’estime que celui du roman lui irait mieux. J’attends donc les premières lignes de son futur roman avec impatience et je ne peux que vous conseiller de lire cette petite nouvelle qui vous appâtera sans doute pour le meilleur.
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