Entre horreur et fascination

 



  “Dès qu’il y a vie, il y a danger.” Ralph Waldo Emerson


Autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas pour habitude de lire des nouvelles. C’est un format spécial qui me rappelle les histoires courtes qu’on peut entendre lorsqu’on est gosse. Bien que le contenu de ces nouvelles n’est pas destiné à des oreilles aussi jeunes. Une chose est sûre, je n’hésiterai plus autant quand on me proposera de lire une nouvelle.


Manifestations Meurtrières :

Lara Jenkins, qui ne s’appelle pas vraiment comme ça parce que ce n’est qu’une couverture, travaille pour une agence gouvernementale qui traque des phénomènes hors du commun. L’histoire commence lors de sa reprise d’activité suite à un incident qui a faillit lui être fatal. Sa mission se résume à trouver des indices sur une possible manifestation dans une université. 


Intrigue simple mais efficace. Malgré les cafouillages du début où l’autrice cherche à rester mystérieuse tout en donnant des indices, on a envie d’en savoir plus. J’étais à l’affût du moindre petit détail qui pouvait me permettre de replacer le contexte, le monde, l’histoire personnelle de Lara. J’ai d’abord eu plus de questions que de réponses, ce qui m’a légèrement frustrée. La suite a soufflé mon insatisfaction comme une bourrasque arrive à éteindre la flamme d’une bougie. 


Une fois la scène mise en place, on arrive à comprendre un peu mieux le caractère de Lara. Indépendante, femme d’action, prête à tout. Sa jeunesse solitaire ne l’a pas aidé à compter vraiment sur les autres. Mais on arrive quand même à s’attacher à elle. On sent qu’elle ne fait pas tout par automatisme, que tout au fond d’elle se cache une personne plus complexe que des grognements et des calculs froids. Rien qu’à l’énonciation de son collègue qui préfère le travail de bureau à celui sur le terrain. Par contre, on a quand même envie de la baffer lorsqu’elle n’en fait qu’à sa tête comme cette histoire de déni au départ de l’histoire. Son instinct la prévient d’un danger mais elle ne veut pas en tenir compte, ou du moins le minimise, parce qu’elle a commencé à douter de lui par rapport à sa dernière mission. Je veux dire, okay : il a merdé la dernière fois, mais ça ne veut pas dire qu’il va le refaire à chaque fois. Peut-être que cette fois-là, elle a sous-estimé ce qu’il lui murmurait, ou qu’elle n'en a fait qu'à sa tête. Ça reste assez désarmant de ne pas avoir plus de détails sur le passé. On ne peut faire que des suppositions qui peuvent s’avérer erronées. Mais c’est sans doute une volonté de Marie-Janne Breton de ne pas vouloir en dire plus. Ce que je ne peux blâmer. Il faut savoir couper dans le vif pour un récit court. 


Développer plus serait raconter toute l’histoire, ce qui n’est pas le but ici. L’envie ne me manque pourtant pas de vouloir m’arrêter sur certains détails. Ce que je peux retirer de Manifestations Meurtrières c’est qu’elle comporte quelques maladresses que je mets sur le compte du format utilisé. J’ai tout de même été très vite happée par l’action et le background de la nouvelle. J’aime beaucoup l’idée d’une héroïne forte tête qui essaye d’avancer coûte que coûte, qui n’a pas froids aux yeux et se sert de ses émotions comme d’un moteur puissant. Je reste un poil sur ma faim dans le sens où M-J. Breton a toutes les clefs en mains pour proposer un projet bien plus gros dans cet univers. En tout cas je serai sans doute la première à vouloir lire un roman basé sur cette nouvelle. 


Et Nous Étions Damnés :


        Je vous avoue que pour le coup, je vais avoir peu de choses à redire sur ce texte. Tout simplement parce qu’il s’agit d’un coup de coeur. Le récit à la seconde personne du singulier m’a perturbé au début, mais on s’y fait vite. Tellement vite qu’on devient le personnage de l’intrigue. On devient aussi “aveugle” que le protagoniste, on perd la notion du temps et de l’espace, on finit par se demander qui on est, ce qu’on a bien pu faire pour en arriver là. Il y a peu de réponses mais beaucoup d’intensité créée par l’ambiance apportée. 

On finit par comprendre que nous somme prisonnier, mais on ne se souvient pas pourquoi. Notre nouvelle goêle est une planète du nom d’Atalon. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec Avalon, de marquer le contraste entre l’île calme, belle, accueillant les héros arthuriens et cette planète à l’atmosphère hostile, remplie de criminels et où le repos devient synonyme de mort cruelle. 


Je ne peux pas en dire plus , ce qui est bien dommage parce que j’aurais aimé palabrer plus sur ce sujet. Je ne peux que vous conseiller d’aller lire cette nouvelle qui sort de l’ordinaire et qui vous retournera sans doute un peu le cerveau. À vos risques et périls !


Je vous laisse ici le lien vers le Utip de Marie-Janne Breton : https://utip.io/quakeohana/shop


Manifestations Meurtrières : 8.5/10
Et Nous Étions Damnés : /10


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