Le Conclave des Ombres : Serre du Faucon Argenté



        Il est des fois où la lecture est vraiment un pur plaisir. Et d’autres où il n’y a rien qui se passe, on se demande pourquoi on lit un tel ouvrage et ce qu’il nous pousse à le finir même si on sait qu’on n’achètera jamais la suite.

4ème de couverture :


            Le mal se répand dans les montagnes de Midkemia.

Sur les sommets enneigés, les exterminateurs du duc d’Olasko massacrent tout sur leur passage, hommes, femmes et enfants. Seul un jeune garçon survit au carnage. Il s’appelle Kieli, et son enfance vient de lui être arrachée.

Recueilli par le puissant Conclave des Ombres, il va pouvoir affûter sa vengeance autant que son bras. En compagnie de l’autoritaire Robert de Lyis, du magicien Magnus aux troublants pouvoirs et du jeune Caleb, déjà chasseur et guerrier sans égal, Kieli va devenir une arme sûre et impitoyable.

Il abandonnera tout, de son nom à son ancienne vie, pour suivre la voie qui lui a été tracée : devenir la Serre du Faucon argenté.


Idées en vrac :


            Je ne sais pas comment commencer cette chronique. Je vous avoue que la lecture de ce livre m’a un peu perdu. Dans le sens où tout est presque cohérent, il y a une logique derrière le corps du texte, mais je n’ai rien trouvé pour expliquer la platitude du récit que j’ai pourtant lu de bout en bout sans pouvoir m’arrêter. Autant vous dire que c’est assez perturbant. 


Si je prends depuis le début, on suit l’histoire de Serre qui ne porte pas le nom de Serre du Faucon Argenté parce qu’il doit passer un rite pour recevoir son nom d’adulte. On apprend que ça fait trois jours et deux nuits qu’il n’a rien mangé, tout juste bu à sa soif et est resté seul dans une grotte de montagne pour recevoir sa vision qui lui donnera son nom. Rien de bien méchant en soi (j’ai déjà lu des rites bien pires dans d’autres livre de fantasy ou de fantastique), mais là où le bât blesse c’est par la suite. L’enfant voit au loin de la fumée là où est censé se situer son village et il pressent un danger. Dans son état de faiblesse, même avec l’adrénaline, il n’aurait pas dû être capable d’arriver au village aussi vite, parce qu’il faut aussi savoir qu’il est tombé et s’est retrouvé inconscient un petit moment. Une fois chez lui, les envahisseurs sont toujours dans le village. Il arrive à en tuer un mais se retrouve au portes de la mort à la fin du premier chapitre. 


Très franchement, à cet instant je me suis déjà demandé pourquoi je continuais ma lecture. Sans doute les derniers mots du faucon qui volait au-dessus de lui et apportait une sorte de promesse sur un destin hors-norme. QUE NENNI ! Enfin oui… Mais non. La première partie du roman se base sur le fait qu’il est le dernier de son clan, qu’il apprends à vivre avec cette douleur tout en assimilant de nouvelles connaissances avec son sauveur et les compagnons de ce dernier. Donc on vit à ce rythme qui est assez lent. J’aime pourtant le fait que Robert ne le jette pas en pâture au monde sans préparation. Il le prend sous son aile, lui donne les clefs pour développer ses compétences dans tous les domaines. C’est un calculateur parce qu’il sait que Serre lui doit la vie et il utilise cette carte pour le futur. Je n’arrive donc pas à dire s’il est juste un simple calculateur ou un visionnaire. Dans tous les cas, il y a quelque chose de frustrant à ne pas savoir ce qu’il se passe dans la tête de cette homme. 



Certains passage sont donc longuets et j’ai souvent l’impression de tourner en rond dans l’esprit du jeune homme. Entre ses pensées noires sur son passé, ce qu’il fait sans en connaître le but… Lui comme nous, on subit ce qu’il se passe. Il n’est pas acteur de sa vie et donc nous entraîne dans une routine presque morne, qui fait un peu du surplace. Ça me donne l’impression à ce moment que l’auteur ne sait pas du tout où il va ni quel but il souhaite atteindre.  Bref, c’est le flou total et j’ai toujours cette petite voix qui m’incite à continuer d’avancer dans le récit. Je peux vous dire que je l’ai maudite plus d’une fois !


            La seconde partie n’est pas forcément mieux. Ça bouge un peu plus, Serre a plus d’autonomie et il a fait son entrée dans le Monde où il s’est forgé une certaine réputation. Tout ce qu’il a appris lui sert dans ses missions, et il est doué dans beaucoup (trop ? ) de choses. Il n’empêche qu’il continue quand même de subir les événements et malgré les libertés dont il dispose, on sent que les autres personnages ne lui laissent pas tellement de choix. Juste une illusion. Ils l’orientent comme bon leur semble, sans aucune subtilité sauf que Serre ne le remarque pas… Et malgré ses capacités au combat il manque de se faire tuer encore deux fois sur pirouettes scénaristiques un peu trop poussées et peu crédibles à mon goût. J’ai compté. Il a faillit passer de vie à trépas quatre fois au cours du récit. Feist s’acharne sur ce personnage sans aucune raison apparente. Ce qui est dommage, parce qu’il aurait pu le développer un peu plus pour lui donner du relief, nous montrer une facette plus mature et moins malléable. Le seul moment que j’ai vraiment apprécié un minimum se trouve à la fin du livre lorsque qu’il vient en aide à des villages d’une tribu semblable à la sienne. Il le fait de son propre chef, il prends ses propres décisions et utilise enfin sa tête pour arriver à ses fins. Mais c’est bien vite gâché par l’épilogue, qui nous rappelle que même ça était sans doute prévu dans les plans de Robert et de ses acolytes. 



            Une fois le livre refermé, je suis restée perplexe. Serre du Faucon Argenté s’inscrit dans un univers déjà pré-établi par son auteur. Si j’en crois ce que j’ai vu et lu, cette trilogie s’établit dans un cycle bien plus étendu et il aurait fallu que je commence par une toute autre saga pour comprendre tous les enjeux et l’univers dans sa globalité. Sauf qu’il aurait été tout à fait possible pour Feist de prendre le temps de réexpliquer certaines choses au-delà des résumés très concis trouvés dans les divers dialogues du livre. D’autres oeuvres arrivent très bien à le faire, comme La Légende de Drizzt dont on peut lire chaque livre sans être obligé de le faire dans l’ordre chronologique. Je n’arrive donc toujours pas à comprendre ce qui m’a poussé à lire cet ouvrage entièrement et je ne le saurais sans doute jamais. Il ne m’était peut-être pas destiné, je n’ai peut-être pas compris l’enjeu caché. Dans tous les cas, Serre du Faucon Argenté ne fera pas parti de mes livres de chevet et ce ne sera sans doute pas le premier livre à me venir en tête si je devais faire une recommandation.



Note : 4/10




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